Changement de décor pour notre arrivée à Manille, la ville tentaculaire déploie ses innombrables ramifications sur des centaines de kilomètres carré où se côtoient, pêle-mêle, gratte-ciels ultra-modernes et bidonvilles sordides, représentatifs d'une cité où les millions d'habitants des bidonvilles (25% de la population du grand Manille) vivent en parallèle des centaines de milliers de millionnaires en dollars.
La surpopulation fait naître une pression immobilière qui rend le logement décent inaccessible pour toute une partie de la population. Ceux-ci se retrouvent donc à devoir construire des abris de fortune à des endroits de plus en plus inaccessibles, tel un empilement de chateau de cartes. Tandis que de l'autre côté les gratte-ciel défient les lois de la gravité en poussant leur flèche toujours plus près des nuages. Manille est la parfaite illustration du Monopolis décrit par Michel Berger dans Starmania.
Même si on nous avait prévenu que Manille était une ville de contrastes, on ne pouvait imaginer de tels extrêmes !
Pour nos deux jours passés à Manille, nous logeons dans un hôtel de backpackers dans le quartier de Poblacion. Ce quartier est l'ancien quartier rouge de Manille (moins visible qu'à Amsterdam) qui se gentrifie grâce à sa proximité du quartier de bureaux de Makati, sorte de "mini Manhattan". Ici, les rizières et la jungle ont laissé la place à une forêt de béton et d'acier, une éloge de la verticalité qui offre un spectacle inédit pour nos enfants du haut des rooftops ! Ils sont impressionnés !
Nous restons deux jours à Manille, le temps de rencontrer François et Charlotte Lesage (qui ont créé The Plaf, une usine de recyclage des déchets plastiques qui a eu une histoire incroyable - article à venir), qui nous accueillent le temps d'un café pour nous expliquer leur projet puis nous invitent à passer l'après-midi et le dîner chez eux. Nous sommes ravis de passer ce moment avec eux et leurs enfants, de pouvoir partager nos expériences et qu'ils nous livrent leur ressenti sur cette vie à mi-chemin entre l'expatriation et la vie locale.
Manille est une ville complexe qui rêve de grandeur américaine mais avec la désorganisation, la promiscuité et le bordel propre à beaucoup de grandes villes asiatiques. La grande différence avec nombre d'autres villes c'est que dû à son histoire et son développement, il faut vraiment faire preuve d'imagination pour y trouver un intérêt quelconque. Même le quartier historique d'Intramuros est une succession d'immeubles pseudo coloniaux sales et délabrés. Seule la cathédrale (récente) et le fort santiago sont dignes d'intérêt (et encore...).
Bref, nous sommes bien contents de passer en coup de vent, mais d'avoir pu rencontrer et passer un peu de temps en compagnie de Charlotte, François et leurs enfants avec lesquels nous avons passé de très agréables moments !
Départ maintenant pour notre projet, à côté de San Carlos City, à 3 heures au Nord de Manille !
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