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Photo du rédacteurCedric boyer chammard

Hester Turner, habitante de Lammas, une "éco-communauté" hors des conventions et hors du temps

Dernière mise à jour : 24 août 2023


Après quelques échanges de mail avec Hester plusieurs jours auparavant, le rendez-vous est pris :"après le village vous prenez le 3ème sentier à droite, vous montez par le chemin en terre et une fois en haut, après quelques lacets, je serai là à 11h pour vous accueillir".


Pas d'adresse, pas de signalisation, pas de "publicité", la discrète mais néanmoins connue communauté de Lammas veut se préserver des trop nombreux "curieux" et garder la main sur les visites des lieux.


Pas de réseau et de connexion de notre côté.

Heureusement, Hester porte une attention particulière à la ponctualité et au respect des engagements pris : à 11h, au lieu convenu, elle nous attendait.




Après une vie citadine bien remplie et un peu trop « speed » à leur goût, Hester et Ian ont décidé de quitter Liverpool pour s’installer au Pays de Galles dans la communauté de Lammas en Janvier 2020. Leur idéal était une vie proche de la nature, une vie avec des relations humaines simples et sincères et minimiser leur empreinte sur notre terre.

Et cet idéal existe au Pays de Galles sous la forme d’une eco-communaute : Llamas.


70 âmes se répartissent dans la vingtaine de maisons que compte la communauté. Comme pour une copropriété classique, chaque famille possède son propre terrain (quelques hectares) et sa maison et contribue aux investissements communs : la route, les chemins et le « community hub ».


Ce community hub, un bâtiment chaleureux et étonnant, fait de bois, de torchis blanc et de paille accueille les événements communs à la communauté tels que des anniversaires, des mariages, des diners communs... On y trouve aussi le bureau de poste communautaire et une petite échoppe dans laquelle on trouve les produits alimentaires essentiels (de marque Suma bien entendu).



Comme la plupart des maisons, l’édifice est construit en bois et en torchis avec une toiture « vivante », donnant à ce village le sentiment d’un village tout droit sortie des romans de Tolkien.


A l’instar du village des hobbits, des chemins traversant prairies fleuries et sous-bois humides nous conduisent aux différentes "roundhouses", les maisons typiques de Lammas : des maisons rondes en bois et en torchis blanc avec une grande ouverture sur la nature environnante et un "living roof". Ces constructions donnent l'impression d'une sorte de grotte artificielle, on a "ouvert" la colline pour y insérer un lieu de vie tout en préservant au maximum la biodiversité environnante.




Ces constructions créent une atmosphère très cosy à l'intérieur. Le fait d’être en pleine verdure, avec des puits de lumière et une ambiance un peu calfeutrée crée un sentiment apaisant et donne l'impression d'être "hors du temps".




Pour se nourrir, le couple cultive son jardin et une grande serre avec notamment de la vigne, des arbres fruitiers, des légumes et des des herbes aromatiques. Ils ont aussi replanté plus de 900 arbres (principalement des espèces locales : aubépines, saules, bouleaux, chênes...) dans leur prairie.


Leur électricité provient à la fois d’une rivière (qui permet d'avoir un courant relativement constant) et de panneaux solaires. L'intérêt de cumuler les deux systèmes et aussi que les deux se déclenchent généralement à des périodes différentes : quand il pleut et que le débit est important, les panneaux solaires fonctionnent peu et inversement.

Pour Hester, le changement principal quand elle est arrivée dans la communauté a été le changement de mentalité : passer d’une mentalité de consommateur à une mentalité de ré -utilisateur : chaque chose peut avoir une utilité, donc on la garde.

Evidemment, parfois ça peut donner l’impression d’un joyeux bazar, mais c'est comme ça qu'ils peuvent réduire leur impact sur notre planète.


Au delà de ce changement d’état d’esprit, la difficulté pour elle a aussi été de développer sa connaissance et sa sensibilité à la biodiversité : chaque plante, chaque herbe a une fonction et il faut accepter la plante qui pousse, même si elle ne pousse pas toujours à l'endroit souhaité ; elle aura une utilité.

Sa soif d'apprendre la pousse encore aujourd'hui à découvrir et apprendre tous les jours pour améliorer sa connaissance de son environnement.


Aujourd'hui, ce type d'initiative rencontre un succès croissant en Grande-Bretagne dans un monde toujours plus critiqué. Espérons qu'ils sauront garder leur identité et préserver l'état d'esprit initial !


Merci en tout cas Hester pour cette visite !

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